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Qui sème des déchets dans les caniveaux récolte des inondations : quand les populations victimes se retrouvent aussi sur le banc des accusés !

Chaque année, et ce, depuis environ deux décennies, plusieurs communes du Bénin sont confrontées au phénomène d’inondation. Les cités urbaines de Cotonou et d’Abomey Calavi font notamment partie de ce cercle vicieux avec pour conséquences, des pertes matérielles et humaines régulièrement enregistrées.

Dans ce drame sociétal, les autorités publiques sont bien souvent pointées du doigt par les populations pour leur soi-disant inaction légendaire qui font d’elles, les boucs émissaires parfaits. Néanmoins, avec un peu recul et de minutie, on peut s’apercevoir que ces diatribes répétées du peuple ne sont pas toujours fondées. Quand on prend l’exemple de la municipalité de Cotonou, elle n’a cessé ces dernières années de mener des efforts louables pour endiguer le phénomène. Du programme 3CI (Cotonou en Campagne Contre les Inondations) depuis les années 2000 jusqu’à la moitié des années 2010, la capitale économique du Bénin est même passée depuis quelques années à un programme d’assainissement pluvial (PAPC). Ce programme piloté par l’Agence française de développement (AFD) a notamment pour objectif l’amélioration du cadre de vie face aux troubles environnementaux tels que les inondations.

Face à de tels éléments, la théorie consistant à jeter uniquement la pierre sur les pouvoirs publics n’est plus très crédible. Il est donc temps de se tourner vers les populations elles-mêmes qui sont parfois victimes de leurs propres forfaits.

En effet, certaines pratiques répertoriées comme non écoresponsables peuvent être à l’origine des inondations. Parmi elles, on retrouve le fait de ne pas jeter les ordures du quotidien dans les poubelles, leurs destinations idéales. Directement ou indirectement, ces ordures finissent par boucher les caniveaux qui par conséquent échouent dans leur mission de réception et d’écoulement ordonné des eaux de pluie.

Dans le cadre de mes enquêtes écocitoyennes, j’ai pu assister récemment à une séance de nettoyage des caniveaux au quartier St-Michel (Cotonou) qui m’a laissée sans voix. Sans faire la langue de bois, il est tout à fait choquant d’être témoin du retrait de centaines de déchets plastiques de caniveaux censées représenter des boucliers. Il est d’autant plus choquant de se rendre compte que ce constat désolant n’est que la résultante de nos habitudes malsaines.

Après une nouvelle année marquée par une série d’inondations que certains ont eues du plaisir à relayer sur les réseaux sociaux à travers des images et vidéos afin de mieux critiquer les faiblesses des politiques publiques de lutte, je nous invite à l’introspection. Une introspection consistant à nous demander quelle est notre part, active ou passive, dans la perpétuation de ce problème environnemental. Affirmer que l’État doit redoubler d’efforts dans sa manière de combattre le phénomène ne doit systématiquement signifier que nous, populations, sommes des Saints sans péchés verts.

Face à un mal collectif, il est toujours bien de rechercher une action collective, ce qui passe par la prise de conscience de toutes les couches sociales et tranches d’âge de la société.

#LaissonsLesCaniveauxEnPaix

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