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La protection de la biodiversité béninoise à l’école des savoirs ancestraux

De nos jours, il n’est pas faux d’affirmer que la biodiversité mondiale est en alerte rouge. En effet, nous voyons disparaître chaque année depuis quelques décennies, sous nos regards impuissants ou nos mains coupables d’action ou d’inaction, plusieurs espèces constituant notre diversité biologique. Ni la flore ni la faune ne sont aujourd’hui épargnées par notre folie destructrice qui promet aux générations futures, un monde dépouillé d’une bonne partie de sa variété d’êtres.
Heureusement, dans ce contexte alarmant, certains pays résistent encore en reposant sur des socles solides, ce qui permet d’être moins pessimiste au sujet de la biodiversité de l’avenir. Je veux ainsi citer en exemple mon pays, le Bénin, qui dans ce schéma de protection des espèces au pluriel fait appel aussi bien aux sciences modernes qu’à ses pratiques traditionnelles.

Le Temple des Pythons et la forêt sacrée de Kpassè, tous deux localisés dans la ville de Ouidah sont deux exemples de ce que j’aimerais appeler le label “Green & Roots”. En effet, on ne peut que difficilement parler de protection de la biodiversité au Bénin sans faire appel aux croyances de la culture et du panthéon Vodoun. Dans ce cadre, on dénombre par exemple des divinités consacrées à des espaces de biodiversité telles que Sakpata pour la terre et Dan ou Tohôssou pour l’eau.
Pour se référer plus spécifiquement aux cas évoqués dans mon analyse, il faut retenir d’une part que le python, espèce de reptile en voie de disparition sous d’autres cieux est convenablement protégé au Bénin parce que considéré comme étant sacré par plusieurs communautés sociales. Il est donc interdit de le consommer ou de l’utiliser à d’autres fins qui mettent en péril son existence. D’autre part, la sacralisation d’une partie de la forêt de Kpassè pour l’exécution de rituels Vodoun permet aussi à la faune et à la flore des lieux d’être parfaitement conservées.

Face aux insuffisances des techniques de protection purement biologiques, il est désormais temps de faire recours à une vue d’ensemble, ce qui implique la mise en relation de plusieurs sciences telles que la sociologie, l’anthropologie ou encore la géographie.

En Afrique, la protection de la biodiversité doit donc être appréhendée en accord avec nos réalités sociétales pour qu’on n’assiste pas à une incompatibilité entre les politiques publiques et leurs destinataires que sont les populations.

Pour ma part, grande a été mon agréable surprise de constater l’effet bénéfique du poids des traditions et de la culture sur la protection de la biodiversité béninoise.

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